Ce premier mai, des initiatives de rue étaient prévues et annoncées dans plusieurs villes et quartiers. Avec masques et distances physiques. Pour dénoncer le confinement des libertés, l’incurie du pouvoir, et redonner l’élan aux luttes à l’occasion de la Journée Internationale des travailleuses et des travailleurs. A notre connaissance, des apparitions « surprises » ont aussi eu lieu.
Mais partout où les rassemblements étaient annoncés, des dispositifs policiers imposants (avec BRAV et Voltigeurs) ont été déployés pour empêcher toute apparition revendicative.
Ces dispositifs n’avaient bien sûr aucun but « sanitaire ».
Maintenant c’est clair, sous le terme « confinement », ce que le pouvoir renforce c’est l’État policier : allez bosser et rentrez chez vous !
Au moment où nous écrivons, nous attendons d’en savoir plus sur des camarades mis en garde à vue suite à un rassemblement à République.
Pour les lieux où nous avons un retour direct de camarades d’A2C :
A Montreuil un marché solidaire organisé par les Brigades de solidarité a été nassé par BRAV et Voltigeurs. Puis Place de la Mairie dispositif policier, plusieurs groupes ont réussi à accéder sur la place. Il y a de nombreuses amendes.
Dans le 20è la place de la mairie était totalement encerclée avec contrôles systématiques des attestations mais les verbalisations se sont faites, comme devant la mairie du 18è, sur le port de pancartes et de drapeaux ou le fait de lancer des slogans.
Dans le 18è arrondissement un groupe de membres de l’interpro, des brigades de solidarité et des Gilets Jaunes, vue la situation devant la mairie, avait décidé d’aller devant l’hôpital Bichat. Avec banderole et pancartes ils et elles ont été arrêtéEs une première fois avec prise d’identités. Puis, relâchéEs, ils et elles ont subi une véritable offensive de voltigeurs et de policiers bloquant tout le quartier.
Partout où cela était annoncé les initiatives ont fait converger plus de monde qu’attendu. Dans le 20ème de nombreux petits groupes se sont ainsi formés pour discuter dans les rues adjacentes.
La démonstration policière n’est malgré tout que… policière. Elle ne doit son efficacité apparente qu’à l’extrême fragmentation et le manque d’appels plus larges et coordonnés. C’est un encouragement à pousser désormais dans ce sens.
Le 1er mai à Pantin, par un militant gilets jaunes de Pantin…
L’appel des gilets jaunes et de l’interpro à manifester physiquement rassemble une cinquantaine de personnes masquées et accompagnées de banderoles et pancartes. Parmi les slogans scandés : « Du fric pour l’hôpital public », « Des masques, des tests pour la population », « Tout le monde déteste les macronistes », « Marche ou crève dans la république en marche » « Gouvernement menteur, soutien aux travailleurs »…Et nos chants préférés contre Macron et son monde ! Cette manifestation fait suite à celle de l’acte 74 (samedi 11 avril).La manifestation dure une trentaine de minutes et se termine cité des pommiers. Les agents de police, présents en fin de manifestation, ne sont pas sortis dans leurs véhicules.Le parcours de la manifestation a été quelque peu improvisé mais l’idée était d’être majoritairement présent dans des quartiers populaires, où la population est durement touchée par les conséquences sociales du confinement. Cela a également permis de mettre à distance la police, qui n’a pas osé intervenir dans la cité des Pommiers où les manifestants se sont dispersés.
…à Douarnenez
L’idée d’un premier mai à Douarnenez s’est vite imposée comme une
évidence pendant les quelques jours qui l’ont précédé. Le réseau
militant se serait sans doute retrouvé à Quimper par temps normal mais
en période de confinement, il en est tout autrement. Très vite a
circulé dans les rues, lors de nos « balades » de confiné.e.s, l’idée
de se rassembler à l’appel d’une trentaine d’organisations qui
appelaient à manifester sur nos balcons, fenêtres. Un message par
mail, sms et FB proposant de se rassembler sur le Rosmeur a vite fait
le tour. Dans les heures suivantes, un des « organisateurs » a eu la visite
de la police chez lui pour lui rappeler que les rassemblements étaient
interdits et qu’il serait tenu pour responsable si ce rassemblement
avait lieu.Il a eu lieu mais d’abord ailleurs, aux halles à 11h. Une soixantaine
de personnes avec leur pancartes, souvent masquées ont fait leur balade
de confiné.e.s. La police était bien présente, jusqu’à 4
voitures. Elle n’a pas contrôlé dans un premier temps mais a fait des
photos de certain.e.s militant.e.s.Il y avait des gens de l’opposition, candidat.e.s à l’élection
municipale de Dz. Eux ont été avertis qu’ils seraient convoqués plus
tard pour ce rassemblement.La manif est ensuite descendue sur le Rosmeur. Les gens sont restés
S.
quelque temps à distance les uns des autres puis l’heure tournant, la
présence policière étant assez oppressante, la manif s’est dispersée
dans les ruelles de Dz.
Quelques personnes ont été contrôlées et apparemment quelques
amendes sont tombées. Pour le moment, je ne sais pas ce qu’il en est des
convocations des quelques « têtes » bien connues de la ville à la
gendarmerie mais a priori, rien dans les textes ne nous interdisaient de
faire cette balade militante. Nous étions moins de 100, peut-être pas
loin de 80, donc sous la barre des 100 max 🙂
La police de Douarn n’est pas la plus énervée… peut-être que c’est
ce qui a permis à pas mal de monde d’oser sortir. Il y a un petit
réseau militant aussi et puis la colère gronde et lui donner une
existence « physique » après deux mois de confinement était, je pense
pour beaucoup d’entre nous, une nécessité, rappeler qu’après ce
silence obéissant il y aura désordre !
… dans le 18e arrondissement
Le 1er mai, l’interpro 18e a appelé à une manifestation à 15h00 partant de la mairie du 18e pour se rendre devant l’hôpital Bichât. Mais, depuis le début du confinement, seuls les fachos de Saint Nicolas du Chardonnet ou de la statue Jeanne D’arc peuvent sortir de chez eux comme ils l’entendent. Nous avons donc décidé au dernier moment de nous retrouver directement à l’hôpital Bichat. Sur place nous avons pu déployer des banderoles et chanter des slogans de soutien au personnel hospitalier.
Quelques minutes plus tard, la police arrive, sans gants, sans masques, sans respecter les distances de sécurité et décide de coller une amende à tous les participants. Une fois tout le monde repartit, plusieurs camions de policiers et une dizaine de BRAV arrivent devant Bichât et collent une deuxième amende à plusieurs d’entre nous au hasard, devant les policiers qui nous avaient déjà verbalisés, trop contents de la situation et de pouvoir faire de la provocation.
Protection pour les fachos, répression pour les autres, le confinement sanitaire n’est pas sanitaire, il est fascisant !
Quelques photos et vidéos de ce 1er mai…
Préparation 20è arrondissement :
Paris 20è :
Gambetta, Paris 20è Gambetta, Paris 20è Gambetta, Paris 20è Mairie des Lilas, 93
Montreuil :
Mairie de Montreuil Mairie de Montreuil Croix de Chavaux, Montreuil Croix de Chavaux, Montreuil
Paris 18è :
Hôpital Bichat, Paris 18è Contrôle dans le 18è