Le 15 novembre 2023, le policier qui a tué par balle Nahel, jeune nanterrien de 17 ans, en pleine ville a été libéré. L’émotion qui avait saisi la ville s’était propagé suite au décès dans des quartiers populaires dans toute la France, et même au-delà des frontières. La lenteur de la procédure de cette libération aux airs de provocation et d’énième prélude au blanchiment des violences policières n’a en rien entamé la rage et la soif de justice de la jeunesse de Nanterre et des alentours. Dimanche 19 novembre s’est tenue à Nanterre un rassemblement militant pour protester contre cette libération malgré les vidéos accablantes, contre le racisme et contre les violences policières. Organisé par le comité justice pour Nahel et par la coordination des comités pour la défense des quartiers populaires, ce rassemblement a permis de donner la parole à la mère et aux amis de Nahel, mais aussi à des collectifs de victimes de violences policières, des partis politiques et des militants anti racistes.
Ce fut ainsi environ 600 personnes qui se sont rassemblées à sa mémoire dans une démarche de protestation politique. Les personnes présentes sont pour la majorité d’entre eux jeunes, habitants les quartiers populaires de la ville et racisés. Le rassemblement est auto-organisé : ce sont les jeunes des quartiers qui font le « service d’ordre ». Ainsi s’est formé un rassemblement organisé par et pour les premiers concernés : la catégorie de notre classe visée par l’appareil répressif de l’État. L’ambiance était combative : les slogans pour exigeant justice pour Nahel et toutes les victimes fusent.
Une fois le rassemblement terminé, une partie non négligeable se prépare à l’affrontement avec la police. Des jeunes s’attroupent pour protester de façon plus virulente et radicale. Mais la contestation, isolée, s’éteint rapidement. Selon les médias présents, aucune arrestation ne fut à déplorer.