Situation politique
La séquence politique nous rappelle deux choses : le régime de Macron est un tremplin pour l’extrême droite, et la stratégie du NFP pour faire face au danger fasciste et à l’autoritarisme de Macron est un échec.
La nomination de Michel Barnier comme Premier ministre a été un choc pour de nombreux électeurs du NFP, vécue comme un déni de démocratie insupportable et entraînant des manifestations avec plus de 300 000 personnes à travers la France.
Cette nomination correspond à la volonté de Macron d’établir une majorité parlementaire qui lui permette de poursuivre ses politiques antisociales et nationalistes. Elle est malheureusement la suite logique de ce qu’il s’est construit politiquement pendant les élections législatives.
Du côté de la classe dirigeante, l’obsession est de barrer la route à tout ce qui pourrait renforcer la confiance de notre classe. Quitte à assumer préférer le RN au NFP, comme a pu le faire publiquement le Président du MEDEF.
Face au danger de voir les fascistes obtenir une majorité, la gauche et une partie de l’extrême gauche ont fait dominer l’appel au vote du NFP. Cela a non seulement propagé l’idée que la lutte contre l’extrême droite se jouait au niveau électoral, nous désarmant de nos capacités d’interventions dans les rues, dans nos quartiers et nos lieux de travail. Mais cela a aussi contribué à resolidifier le front républicain en se désistant dans certaines circonscriptions comme face à Darmanin qui a pourtant signé la victoire idéologique du RN avec le passage de la loi immigration. Dans ce renforcement d’un front républicain, il n’est pas étonnant que le choix du premier ministre penche vers une personnalité capable de continuer à défendre la politique réactionnaire et antisociale du gouvernement tout en actant un travail conjoint avec l’extrême droite. Cette dernière pourra profiter de cette nomination pour gagner de nouvelles victoires idéologiques.
Dans la prochaine newsletter, nous ferons une large place aux retours d’expériences militantes dans la construction de la grève du 1er octobre, de l’Assemblée « Contre le fascisme : Solidarité antiraciste ! » proposée par la Marche des Solidarités les 28 et 29 septembre, ou encore de la manifestation internationale de solidarité avec la Palestine du 5 octobre.
L’unité électorale doit être transformée par une unité d’action antifasciste et antiraciste dans nos quartiers, sur nos lieux de travail pour combattre l’extrême droite et ses idées. Nous devons empêcher la progression de l’activité des militants fascistes et construire l’unité antiraciste pour faire face aux attaques réactionnaires mais aussi aux attaques antisociales que préparent le gouvernement.
L’unité d’action dans la lutte antifasciste est plus que nécessaire pour rassembler le maximum de forces contre le développement des forces fascistes. Cette unité d’action doit regrouper toutes les forces politiques désirant s’opposer aux fascistes.
La date du 1er octobre aujourd’hui dénuée de contenu politique clair sur la situation politique montre que nous devons partout où nous sommes, mener les arguments pour la défense d’une politique antiraciste et antifasciste qui renforcera l’unité au sein des syndiqué.es, condition nécessaire pour obtenir des victoires sur le plan social.
Par le même geste, nous devrons pousser dans tous nos cadres d’intervention, l’idée que la crise politique énorme que nous subissons ne pourra se résorber et être maintenue dans un statu quo. Comme l’a dit la célèbre révolutionnaire Rosa Luxemburg, la crise nous met face à une solution à deux issues : « socialisme ou barbarie ». À nous de renforcer les possibilités de notre classe à se penser en seule alternative dans la résolution de la crise.