Le RN n’est pas le parti des ouvrier·es

Les Cahiers d’A2C #15 – décembre 2024

Depuis 2017, les résultats électoraux successifs du RN ont rendu la possibilité imminente de son accès au pouvoir crédible. Mais c’est suite à l’électrochoc des européennes et des élections législatives anticipées que nombre de militant·e·s ont véritablement pris conscience du danger. S’en est suivi une formidable mobilisation qui, bien que circonscrite à la campagne électorale, a démontré la volonté de se battre d’une grande partie d’entre nous. Aujourd’hui, il est donc capital de bien cerner notre adversaire pour le combattre avec la stratégie adéquate. Or, nous nous heurtons à gauche à maintes conceptions erronées et illusions quant à l’électorat du RN et la nature de ce vote. 

Les sondages, un outil politique produit par l’idéologie dominante

Il est maintenant communément admis que le vote RN est un vote majoritairement populaire et ouvrier, nourri par la profonde détresse sociale dans les campagnes isolées. Cette idée reçue est abondement entretenue par les études et les sondages. Or, de nombreux biais ont été mis en avant par Tiberj qui insiste sur la rigueur méthodologique à avoir lorsqu’on utilise les sondages. En effet, ces derniers « sont devenus un enjeu politique majeur »1. Le choix des sujets, leur fréquence et la manière dont les questions sont posées orientent le débat public. Ce n’est pas par hasard si le milliardaire Stérin, dont le projet Périclès vise à installer le RN au pouvoir, cherche à acheter un institut de sondage2. Aujourd’hui, les panels sont constitués en recrutant et rémunèrant des individus volontaires sur internet. Or, cette méthodologie entraîne d’une part, une surreprésentation de personnes d’extrême droite et d’autre part, une tendance à répondre aux questions impulsivement, sans que les conditions de passation soient connues3. Le sondage Elab du 20/12/23 commandité par CNews et Europe 1 est un exemple des contradictions de ce type d’étude : il indiquait que 71% des français·e·s étaient favorables à la préférence nationale et que 70% étaient satisfait·e·s du vote de la loi immigration pourtant, la CNCDH4 établissait en 2022 que pour plus de 60% des français·e·s, l’immigration est une source d’enrichissement culturel. 

En fonction de la formulation des questions, de leur occurrence dans le débat public, de la méthode utilisée pour construire les échantillons, les résultats peuvent être diamétralement opposés. 

Les sondages ont donc une fonction politique. Ils ne peuvent être utilisés qu’avec une très grande précaution, notamment lorsque ceux qui produisent l’idéologie dominante s’en servent pour établir que le vote RN serait un vote des classes populaires car comme le pointe Annie Collovald, ce n’est pas un hasard. En effet, dès les années 80, après les premières victoires du FN, un glissement sémantique s’observe chez les historiens et sociologues. De parti fasciste, il devient un parti « national-populiste ». Le succès du néolibéralisme a divisé le monde social en deux, les inclus et les exclus. Pour les experts en menace démocratique, « le peuple, [… est devenu] plus un problème à résoudre qu’à défendre »5, il est le coupable idéal. C’est ainsi que la suspicion envers les plus pauvres et un profond mépris de classe ont permis au FN de se construire une identité respectable qui l’autorise aujourd’hui à se proclamer parti du peuple. La gauche a été peu à peu contaminée par ces analyses et, si c’est de manière inconsciente, elle n’en est pas moins exempt.

Une analyse de classe incohérente pour établir la composition sociale du vote RN

La répartition choisie par les instituts de sondage pour définir les différents groupes sociaux agrège des profils très hétérogènes en ne tenant absolument pas compte de la position sociale réelle des individus. Dans l’analyse des élections législatives, Ipsos en retient 5 : les cadres, les professions intermédiaires, les employés, les ouvriers et les retraités6. Aucune information n’indique ce qui motive ces choix ni les définitions sur lesquelles ils s’appuient pour déterminer ces catégories. Où sont classés les policiers, militaires et gendarmes, c’est-à-dire les professions qui ont un pouvoir coercitif ? Les commerçants, artisans, agriculteurs qui possèdent leur outil de travail ? Les chefs d’exploitations agricoles et les chefs d’entreprise ? La méthodologie choisie ne permet donc pas d’identifier les classes populaires.

De plus la plupart des analyses ne tiennent pas compte de l’abstention, des votes nuls ou blancs et des non-inscrit·e·s. Or, « les différences sociales d’inscription et de participation se cumulent […] au total, sur 100 français en âge de voter parmi les plus modestes, 62 ont pris part aux élections contre 88 personnes sur 100 parmi les plus aisées7 ».

Si on reprend les données de l’enquête Ipsos malgré ces catégories biaisées et qu’on exprime les pourcentages par rapport aux inscrit·e·s, les conclusions sont déjà beaucoup plus nuancées : 30,78% des ouvrièr·e·s, 25,52% des employé·e·s, 19,22% des professions intermédiaires, 13,65% des cadres, 21% des retraité·e·s CSP+, 27% des retraité·e·s CSP-, 18,81% des 18-24 ans et 16,31% des 25-34 ans auraient voté RN. Contrairement aux idées reçues, les jeunes et la majorité des ouvrièr·e·s ne sont pas « gagné·e·s » par l’extrême-droite.

Si on observe les résultats par rapport aux niveaux de vie, 21,66% parmi celleux qui gagnent moins de 1.250€ votent RN et 22,08% parmi celleux qui gagnent plus de 3.000€. Les revenus ne semblent pas déterminants et se baser sur ce critère n’est donc absolument pas opérant. Mais alors, de quoi le vote RN est-il le nom ?

Un vote de la petite bourgeoisie

La dimension géographique est l’une des données significatives du vote RN. En effet, sur les 10,6 millions de suffrages pour le RN et ses alliés, 7,2 proviennent des villes de moins de 10 000 habitant·e·s soit près de 70%8. Ce sur-vote de la « France périphérique » a beaucoup été commenté, notamment par Piketty et Cagé, mais souvent au détriment du profil de ces électeurices. 

Pour analyser leurs origines sociales, nous sommes confronté·e·s aux mêmes difficultés que pour les sondages. L’INSEE utilise 6 groupes socioprofessionnels dont l’homogénéité sociale prêterait à rire si le sujet n’était pas aussi dramatique : les personnels des services directs aux particuliers (les assistantes aux personnes âgées par exemple) appartiennent au même groupe que les policiers et militaires, les enseignantes du primaire à celui des curés. Les chefs d’entreprises de 10 salarié.es ou de 200 000 sont amalgamés. Nous ne pouvons donc nous baser aveuglément sur ces études. En revanche, nous pouvons les combiner en étudiant les spécificités des zones rurales, des petites et moyennes villes.

Libellés courts des groupes et catégories socioprofessionnels de la PCS 2020 (nomenclature d’usage)9

L’INSEE a établi que la proportion de propriétaires était beaucoup plus importante chez les CSP (Catégories socio-professionnelles) non « ouvrièr·e·s » et « employé·e·s »10. Or, celle-ci varie en fonction de la taille des villes (avec une concentration beaucoup plus importante dans les petites villes : allant d’environ 80% dans les villes de moins de 2000 habitant.es à 35% dans les villes de plus de 500 000 hab.). De plus, les revenus du patrimoine représentent une part du niveau de vie bien plus élevée pour les indépendant·e·s. 

Par ailleurs, en raison de leurs différences de structures économiques, sociales et culturelles, les CSP varient elles-aussi en fonction de la taille des villes : les agriculteurs, les exploitants, les artisans, les commerçants, les petits chefs d’entreprise (c’est-à-dire ceux dont les activités sont majoritairement orientées vers les besoins locaux) et les retraité·e·s sont surreprésentés dans les zones où le RN fait ses scores les plus importants. Se dessine alors un premier profil d’électeurice.

L’étude, très fouillée, de l’institut Terram permet d’aller plus loin. Elle met en évidence le lien entre capital résidentiel (valeur et désirabilité du lieu dans lequel réside un individu) et vote RN. En effet, si le prix du mètre carré varie en fonction du type de bien, il est aussi intimement lié à sa géolocalisation : plus un bien est désirable plus il prend de la valeur. Or, aujourd’hui, moins la population de la commune est élevée, moins il en a. L’évolution des prix du marché crée une discordance entre capital économique et capital résidentiel (des bien hérités prennent ou perdent de la valeur…) et instaure une organisation spatiale qui font apparaître un lien très important entre capital résidentiel faible et vote RN élevé. Les électeurices du RN expriment « leur frustration vis-à-vis de leur statut de dominés dans le champ immobilier local ou leur insatisfaction de devoir vivre dans une zone de relégation »11.  Ces données croisées avec les précédentes confirment le premier profil établi.

L’« électorat [du RN] se recrut[e] dans la petite classe moyenne et les milieux populaires intégrés socialement [qui] souffrent de ne pas pouvoir vivre plus confortablement et de ne pas pouvoir accéder à un mode de vie s’approchant de celui de CSP+ et des classes moyennes supérieures »12. Il existe une corrélation entre les zones où les écarts de niveaux de vie sont les plus importants et visibles et celles où le RN obtient ses meilleurs résultats (avec quelques exceptions). Leurs électeurices se disent « trop riches pour être aidé·e·s mais pas suffisamment pour bien vivre ». 

Ce constat confirme les travaux de sociologues tel que Benoît Coquard, qui ont démontré l’hostilité de l’électorat du RN vis à vis de l’assistanat dont bénéficie les plus modestes. Si on compare les résultats des 3 blocs principaux, dans les zones les plus pauvres, le vote NFP est très largement en tête, dans les zones les plus riches, c’est le bloc présidentiel qui domine et dans les zones où les revenus médians sont assez modérés c’est le vote RN13.

Le vote de gauche serait donc plutôt un vote populaire, celui du centre et de la droite un vote bourgeois et celui du RN, un vote de la petite bourgeoisie. Cette classe, difficile à définir, est totalement invisibilisée dans toutes les études sur l’électorat du RN. Or, tous les éléments exposés précédemment, montrent à quel point, elle est pourtant celle dont le vote RN est issu. En effet, selon l’analyse marxiste, la société s’articule autour d’un antagonisme entre la classe ouvrière (au sens de toutes celleux qui sont exploité·e·s et qui ont besoin de vendre leur force de travail pour vivre) et la bourgeoisie qui l’exploite. La petite bourgeoisie quant à elle est prise en étaux entre ces deux classes sociales. Elle est composée de petits patrons, d’indépendants, de commerçants, d’artisans, de la partie des salariés dans les entreprises qui occupent des fonctions d’encadrement, de relai des patrons et des fonctions coercitives (police, armée, gendarmerie) … Ce ne sont ni des personnes complétement exploitées, ni celles qui détiennent le pouvoir de la bourgeoisie. Cette définition correspond donc à la fois à ce que nous savons des électeurices du RN (ici, elle s’éloigne en plus d’une classe urbaine et racisée) et à la fois aux analyses du fascisme qui se construit en autonomie de l’État et qui s’appuie sur cette classe.

Il ne s’agit pas de se faire plaisir et d’utiliser la théorie pour appliquer ensuite des projections qui valideraient nos hypothèses. La classe des exploité·e·s n’est pas homogène, il y existe des tensions, des contradictions et ce serait se leurrer que d’imaginer que certain·e·s ne votent pas RN. Toute la question est de savoir s’ils et elles sont majoritaires, s’ils et elles sont nos allié·e·s, s’ils et elles sont celleux à qui nous devons nous adresser.

Aussi, afin d’être au plus près des rapports de force en présence, il est important de comparer les résultats des élections législatives en tenant compte de la participation, du nombre d’inscrit·e·s et du nombre de personnes n’ayant pas la nationalité française (sans tenir compte des sans-papiers)14 :

Villes de moins de 10 000 hab.Villes de plus de 10 000 hab.
Vote RN par rapport aux électeur·ices28,14%18,92%
Vote RN par rapport au nombre d’hab. adultes26,94%15%
Adultes n’ayant pas voté RN73,06%85%

Les disparités sont évidentes mais, en réalité le RN, même dans les campagnes, ne dispose pas de l’hégémonie qu’on lui prête. 

Un vote raciste

Le débat sur la base sociale du RN n’est pas le seul différend au sein des chercheureuses. Il en existe un autre et de taille : les motivations de ce vote. Une partie d’entre elleux pensent qu’il s’agit d’un vote mu par un désespoir social. Pourtant, ce serait ne pas voir « l’éléphant dans la pièce : la question identitaire »15.  Pour Nonna Mayer, les déterminants les plus importants sont les attitudes : « l’ethnocentrisme est en 1ère position, avec le sentiment affirmé de ne plus être chez soi, suivi en 2ème position de l’hostilité à l’intégration européenne, soupçonnée d’encourager l’immigration, et en 3ème position d’un placement très à droite de l’échiquier politique »16. Il est notable, à ce titre, que les divers scandales autour de certain·e·s candidat·e·s, les revirements et contradictions du programme économique du RN, n’aient absolument pas influé sur ses résultats. D’ailleurs, son électorat n’en connaît souvent qu’un élément : la préférence nationale.

L’indice IPI par département et le vote RN au 1er tour des élections législatives de 2024

Si l’on reprend les données de l’étude Terram, les motivations qui émergent sont très claires : la question de l’immigration et celle de l’insécurité (ces 2 items recueillent 20 points de + que ceux des salaires et du pouvoir d’achat)17. « Les entretiens qualitatifs et les reportages menés auprès des électeurs frontistes ont bien montré que l’insécurité culturelle qu’ils ressentaient ou même, pour les plus radicaux d’entre eux, la crainte d’un « grand remplacement » qu’ils exprimaient se nourrissaient de la coexistence avec des personnes issues des immigrations arabo-musulmanes, et ce quelle que soit leur nationalité ». Les auteur·e·s ont créé un indice IPI (Immigration, Pauvreté – prégnance des inégalités – et Insécurité) dont l’objectif est de croiser différents facteurs qui expliquent le vote RN. Les résultats sur les cartes sont troublants18.

Si on y ajoute les variables nombre d’habitant·e·s de la commune et capital résidentiel, les exceptions disparaissent. Ainsi, « tout se passe comme si, dans ces territoires limitrophes, le rejet de l’immigration se combinait avec le souci de préserver son capital résidentiel. Le vote RN agit alors comme un moyen […] de mettre à distance les familles issues de l’immigration »19. Les dynamiques de ce vote deviennent alors limpides. Il repose sur une petite bourgeoisie blanche, raciste, qui craint, en période de crise, le déclassement et son décrochage. Peut se greffer à elle, comme l’a démontré François Coquard, des individus blancs des classes populaires qui sont influencés par des « figures de réussite – typiquement l’ouvrier qui a réussi à devenir artisan à son compte […]. En mettant un bulletin RN dans l’urne, ils n’envoient pas un message de colère ou de ressentiment lié à un abandon. Ils affirment au contraire leur style de vie avec fierté »20. Ils n’ont pas de vision de classe mais une vision raciale. Si d’aucun.e veulent malgré tout s’adresser aux électeurices du RN, ils doivent prendre conscience qu’aucun argument ne sera efficace. Quoi qu’ils puissent en dire, ce vote se construit avant tout autour des questions migratoires et du racisme.

Le RN est un parti fasciste, comment le combattre ?

Cette situation où un seul récit domine a fini par influencer la gauche et ses militant·e·s : le RN est majoritaire, c’est un vote populaire, donc il faudrait s’adresser à celleux qui votent pour lui. Finalement, personne ne s’adresse à tou·te·s les autres, qui sont en réalité largement majoritaire, et personne ne cherche à les mobiliser.

La fenêtre d’Overton est « l’ensemble des opinions qui sont considérées comme dicibles, acceptables au sein de l’opinion publique. […] Toute l’idée de cette fenêtre, c’est qu’elle est dynamique, elle s’élargit, elle se contracte, elle se déplace »21. Pendant longtemps, l’islamophobie, la théorie du grand remplacement, le vote RN étaient in-assumables, créant une censure inconsciente. Qualifier le RN de parti populiste, débattre avec lui, cesser de lutter ardemment contre le racisme ont contribué à et accompagné sa banalisation. « La politique n’existe pas seulement lors des élections. L’enjeu, pour les syndicats, les associations et les partis, consiste à y reprendre pied pour diffuser une sorte d’antiracisme ordinaire »22.

Que proposons-nous ? A qui ? Il y a une vraie nécessité aujourd’hui à mobiliser les nôtres, à remettre la solidarité au cœur de nos interventions, à changer le cadre et les questions qu’on nous impose. Il n’y a qu’une chose à faire, se battre inlassablement contre l’extrême droite, la délégitimer, ne lui laisser aucune place, nulle part. Plus que jamais, no pasaran !

Charlotte Pavez, Romainville
  1. Vincent Tiberj, La France est-elle de droite, interview de Salomé Saqué, Blast, 22/09/24
    ↩︎
  2. Thomas Lemahieu, Exclusif : Périclès, le projet secret de Pierre-Édouard Stérin pour installer le RN au pouvoir, L’humanité, 18/07/24 ↩︎
  3. Vincent Tiberj, op.cit. ↩︎
  4. Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme ↩︎
  5. B. Cautrès, N. Mayer, Le nouveau désordre électoral, p. 189, Paris, Presses de Science Po, 2004 ↩︎
  6. IPSOS, Sociologie des électorats – Législatives 2024 ↩︎
  7. Kilian Bloch (Insee), Élections présidentielle et législatives de 2022 : seul un tiers des électeurs a voté à tous les tours, 2022 ↩︎
  8. Graphique établi par l’institut Terram à partir des données du ministère de l’intérieur ↩︎
  9. NOMENCLATURE DES PROFESSIONS ET CATÉGORIES SOCIOPROFESSIONNELLES (PCS 2020) p.15 INSEE ↩︎
  10. Antoine Le Graët, Direction régionale Insee NormandieDans toutes les régions, des ménages plus souvent propriétaires qu’il y a 50 ans ↩︎
  11. Jérôme Fourquet, Sylvain Manternach, Comprendre la géographie du vote RN en 2024, Institut Terram, p.30 ↩︎
  12. Ibid., p.16 ↩︎
  13. Ibid., p.18 ↩︎
  14. INSEE, répertoire électoral unique, 2020, INSEE, Recensement de la population – Base infra communale (IRIS), 2020
    Données combinées et analysées à l’aide du logiciel R ↩︎
  15. Vincent Grimault, Racisme ou sentiment d’abandon : ce qui détermine le vote RN, 28/08/24, Alternatives Économiques ↩︎
  16. Fabien Escalona, Extrême droite : Cagé/Piketty risquent de bercer la gauche d’illusions, 23/09/23, Mediapart ↩︎
  17. Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, op.cit., p.13 ↩︎
  18. Ibid., p.19 ↩︎
  19. Ibid., p.30 ↩︎
  20. Vincent Grimault, op.cit. ↩︎
  21. Vitktorovitch, « Zemmour, Bannon et macronistes… Qu’est-ce que « la fenêtre d’Overton » ?», RTL, 23/10/24 ↩︎
  22. Faury, Dans l’électorat du RN « le racisme s’articule à des expériences de classes », Fabien Escalona, 01/05/24, Mediapart ↩︎