« Mur par mur et pierre par pierre, nous détruirons toutes les frontières ! ». Ce samedi 16 décembre, plus de 1000 manifestantEs, migrantEs et soutiens, arrivent jusqu’aux grilles que la police a déployées pour empêcher la manifestation de traverser la frontière. Mohammed, un Soudanais, prend la parole : « Vous pouvez faire ce que vous voudrez, nous viendrons, nous passerons ! »
Chaque année, des migrantEs meurent en tentant de passer la frontière franco-italienne, pour fuir la guerre et la misère imposées en Afrique, au Moyen-Orient ou en Asie, et pour trouver refuge dans ce qu’on appelle « le pays des Droits de l’Homme ». La route de Vintimille était jusqu’à peu un passage privilégié pour gagner la France par les Alpes-Maritimes.
Mais la politique gouvernementale de Macron ne cesse de se durcir en matière de migrations. L’objectif déclaré de Collomb, ministre de l’Intérieur, est d’augmenter encore le nombre d’expulsions, de durcir les conditions d’accès aux hébergements d’urgence, de réprimer davantage par la rétention les migrantEs soumis.es aux accords de Dublin.
A l’heure où la nature même du régime est en question, la riposte est une urgence. C’est pourquoi ce 16 décembre plus de mille manifestantEs se sont retrouvéEs, de toute la France, venuEs en cars, en voitures, faisant parfois plus de 1000 kms, pour la première manifestation nationale vers une frontière. Partie de la gare de Menton-Garavan, qui sert de lieu de rétention illégale par l’Etat, pour se rendre à la frontière franco-italienne du bord de mer, cette marche dynamique a revendiqué l’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation, la régularisation de touTEs les sans-papiers, l’abrogation des accords de Dublin, l’accueil des migrantEs, l’arrêt de la répression contre les personnes solidaires.
Témoignages de migrants, soutiens associatifs, syndicaux et politiques se sont succédés dans une ambiance combative et déterminée, à la hauteur des enjeux politiques et de la gravité de la situation.
Une première pierre, arrachée à la frontière, posée pour construire une manifestation nationale le 17 mars 2018.
Ananda
Un article écrit pour Solidarité Ouvrière, hebdomadaire de SEK (Parti Socialiste des Travailleurs, Grèce / Εργατική Αλληλεγγύη )