Vendredi 7 juillet au matin, plus de 2700 migrantEs et réfugiéEs ont été rafléEs Porte de La chapelle à Paris aux alentours du centre « d’accueil » surpeuplé ouvert par Hidalgo il y a un an. Nassés par groupes d’une centaine, jetés prestement dans des cars, répartis en Ile de France, dans des CAO et des gymnases, pour quelques jours, pour quelques semaines, au mieux pour 4 mois pour les demandeurs d’asile…
Cette opération de « mise à l’abri », comme les 33 autres précédentes s’est déroulée en partenariat entre la préfecture de police, la mairie de Paris et certaines ONG. Depuis lundi, une circulaire de la préfecture, relayée par la RATP avait indiqué que le quartier porte de La chapelle serait fermé de 6h00 à midi à la circulation. Depuis des mois, riverains et associations dénoncent les conditions de vie insupportables que l’Etat impose à des réfugiés épuisés, ayant fui pour la plupart des zones de guerre, maltraités pendant leur voyage, dans des conditions d’extrême précarité. Ils dénoncent la chasse au migrant permanente à laquelle se livrent les flics, les destructions systématiques des campements de survie, allant jusqu’à asperger de gaz lacrymogène les couvertures et duvets si précieux. Aucun sanitaire réclamé depuis des mois n’a été mis en place par les services de la ville de Paris, le ramassage des ordures ménagères n’est pas assuré, les distributions d’eau parfois interdites par la police… »Avec fermeté et humanité » disait Cazeneuve… »Il n’y aura pas d’appel d’air » surenchérissait Collomb il y a une semaine…La politique criminelle du gouvernement continue !
Retrouvant un soupçon de lucidité, le nouveau ministre de l’intérieur était bien obligé hier sur CNews de constater que cette situation était » totalement insoluble ». Lui emboîtant le pas, Anne Hidalgo déclarait hier que « face à l’urgence je plaide pour une loi sur l’accueil des migrants et l’intégration des réfugiés à l’échelle nationale. » Comment pourraient-ils restés sourds devant la totale inefficacité (de leur point de vue évidemment ») de la politique répressive et d’un contrôle renforcé aux frontières qui n’empêche pas des centaines de nouveaux migrantEs d’arriver chaque semaine en France…Le ministre de l’intérieur doit rendre public le 12 juillet un « plan sur l’asile ». Celui-ci prévoirait de renvoyer au plus vite dans leurs pays les déboutés du droit d’asile, y compris vers des pays en guerre. Ces reconduites existent déjà, vers l’Afghanisten pu le Soudan, en parfairte infraction au droit international. Mais nous pouvons affirmer dés maintenant qu’ aucune solution humainement acceptable ne sera trouvée tant que les gouvernements européens fermeront les frontières, et obligeront des gens à risquer leurs vies en traversant la Méditerranée ou la Manche pour celles et ceux qui veulent rejoindre le Royaume Uni. Moins d’une semaines après l’opération « mise à l’abri » du 7 juillet, plusieurs centaines de réfugiéEs campent à nouveau Porte de La Chapelle, démontrant s’il en était besoin, l’indigence d’une politique migratoire basée sur la répression et l’invisibilisation.
Le NPA plaide pour que rapidement, dans l’unité la plus large possible une mobilisation nationale de soutien aux migrantEs et réfugiéEs soit organisée. C’est aujourd’hui ce que souhaitent de nombreuses associations, groupes « d’entraide citoyenne », totalement investis dans le soutien aux migrantEs, mais totalement débordés par l’ampleur de la tâche et des besoins exprimés.
De l’air, de l’air ! Ouvrons les frontières !!!
Alain Pojolat, le 10 juillet 2017
Article écrit pour l’Anticapitaliste