Sentiments d’Incompréhension, d’écoeurement, de rage et de colère se partageaient hier au rassemblement organisé par plusieurs centaines d’ habitantEs du quartier « la rose des vents ».
Un crime ignoble !
Interpellé jeudi soir après avoir tenté de s’interposer et de « calmer le jeux » lors d’une altercation entre jeunes du quartier et quatre flics de la BST (brigade spécialisée de terrain), Théophile, 22 ans, respecté de tous à la citée des 4000, sans passif connu avec les forces de l’ordre va voir sa vie basculer en quelques minutes. « J’ai cru que j’allai mourir » se souvient-il dans un interview réalisé par son avocat de son lit d’hôpital. Copieusement tabassé, il est ensuite traîné par ses tortionnaires dans l’ angle mort d’un bâtiment à l’abri des caméras de surveillance où des sévices très graves vont lui être infligées. Pantalon baissé, il est alors sodomisé avec la matraque de l’un de ses agresseurs, des tâches de sang couvrent les murs. Les tortionnaires continueront à le violenter et à proférer des insultes racistes dans la voiture qui le conduit au commissariat… Jusqu’à l’arrivée du SAMU qui le conduira directement au bloc chirurgical pour y être longuement opéré en urgence.
Une indignation (presque) générale
Cet acte de barbarie, ce viol, commis par des fonctionnaires « dépositaires de l’autorité publique »suscite une énorme indignation.. Le maire (LR) d’Aulnay note que Théo a été « blessé et humilié » et s’oppose à la requalification pour trois des quatre flics dans un premier temps tous inculpés pour viol, qui est un crime passible des assises, en simple « violences volontaire par une personne dépositaire de l’autorité publique, avec arme et en réunion » .
Alliance police couvre les tortionnaires
Comme on pouvait s’y attendre, le syndicat d’extrême droite Alliance Police, majoritaire dans la profession n’a pas hésité une seconde à apporter son soutien inconditionnel à ces singuliers collègues. Son secrétaire général adjoint Frédéric Lagache (tte) dénonce le « déferlement médiatique dont ils sont victimes », s’indigne « que l’on fasse le procès avant les procès »…et bien sûr ne reconnaît pas le viol. Ce déni permanent des violences policières, l’offensive pour légaliser « la présomption de légitime défense » défendue dans les manifestations sauvages de cet été approfondissent chaque jour d’avantage le fossé entre le mouvement social, les jeunes et la police.
L’urgence d’une riposte collective face à la violence policière de l’Etat
Comme on l’a vu à de nombreuses reprises depuis le printemps dernier, la solidarité s’organise autour de celles ou ceux qui sont victimes de la violence policière. De nombreux collectifs de quartier tentent, avec raison, de dénoncer la situation intolérable à laquelle ils sont confrontés, et apportent leur solidarité aux victimes et à leurs familles. L’assassinat d’Adama Traoré en est la plus récente illustration. Mais face à l’appareil répressif de l’Etat que sont la police et la justice, nous avons besoin d’une réponse collective qui serait autrement plus efficace. C’est ce qu’ont compris les familles regroupées dans le collectif « urgence notre police assassine » qui participera dimanche 19 mars à la marche pour la justice et la dignité.
Justice pour Théo, Adama et tous les autres !
Le crime commis contre Théo ne doit pas rester impuni, toute la vérité doit être faite autour le l’assassinat d’Adama Traoré, son frère Bagui doit être libéré immédiatement ! C’est l’engagement que nous devons prendre collectivement dans toutes les réunions de préparation de la marche du 19 mars
Pas de justice, pas de paix !
Alain Pojolat, 7 février 2017