Face à leur monde de merde, la jeunesse nous montre le chemin de la lutte!

Éditorial

Le monde est vieux, l’espoir est jeune ! Je commence la rédaction de cet édito le lundi 27 mai. Le soir-même, des milliers de personnes se rassemblent et partent en manifestation sauvage face à l’attaque sanguinaire, génocidaire d’Israël sur un camp de réfugié·es. Depuis plusieurs semaines, la police et les milices coloniales tuent des kanaks. Partout, nous sommes en rage de voir ce que leur vieux monde est capable de faire. 

Les Cahiers d’A2C #13 – juin 2024

Mais reprenons le fil : depuis plusieurs semaines la jeunesse à travers le monde s’organise et lutte avec détermination. D’abord les étudiantEs ont à travers le monde occupé leurs facs, avec des revendications claires et sans compromis malgré une répression très forte. Aux Etats-Unis, en France, en Italie, Amsterdam et partout une internationale étudiante en solidarité avec le peuple Palestinien se dessine et à travers elle, donne de la force à l’ensemble du mouvement. 

Dans le même temps l’Etat français, dans la continuité de sa politique coloniale, vote l’élargissement du corps électoral en Kanaky pour imposer le vote des colons. La jeunesse, après 6 mois de mobilisations et de grèves, le vote de la loi, a décidé de prendre la rue et de ne pas se laisser imposer l’agenda d’une métropole à 17000 kilomètres de là. En effet, elle a refusé de laisser la main aux organisations de la résistance Kanak en proie à vouloir négocier, en imposant le rapport de force dans la rue, et en faisant face aux milices armées des colons. 

Les jeunes de Belleville, qui occupent la Maison des Métallos, se sont organisé·es et sur des bases claires et radicales mènent une lutte exemplaire, qui force la Mairie de Paris à consacrer plus d’une heure et demie du Conseil de la ville à cette question. Ils ont imposé leur agenda. Il faut voir ces jeunes en AG qui mettent la misère aux représentants de la Mairie qui se font passer pour des pseudos alliés, en leur mettant le nez dans leurs mensonges. Il faut voir comment ils permettent de donner une dynamique à l’ensemble des collectifs de sans-papiers après la défaite face à la loi Darmanin et des difficultés supplémentaires imposées aux migrantEs. 

Et on pourrait aussi parler longuement de la lutte contre la transphobie qui se construit malgré des courants anti-trans (y compris dans le mouvement féministe^^), réactionnaires et fascistes de plus en plus présents. Face à ça, la jeunesse LGBT+ et féministe tient bon et donne à voir les plus grosses mobilisations de solidarité avec les personnes trans ! 

Cette jeunesse, qui nous pousse aux fesses comme mardi soir sur la place de la République où des jeunes lycéens viennent voir une camarade qui participe à UP 20 (Urgence Palestine Paris 20) pour lui dire “bon qu’est-ce que vous faites ? Parce que nous ya plein de lycéen·es qui sont chauds pour venir si ça part en sauvage !” , on a arrêté de se poser mille questions et après une discussion avec les différents collectifs locaux qui étaient au même endroit, on a pris nos banderoles et on a avancé. Nous voilà des milliers à partir en manifestation sauvage. Cette jeunesse, moins rongée par le poids des défaites et de la répression, nous pousse à agir, à déborder du cadre, à foutre le bordel face à ce monde immonde.Ces jeunes sont dans la rue pour gagner pas pour faire œuvre de figuration et c’est sur cette base-là qu’ils embarqueront l’ensemble de notre classe. Agir pour gagner et s’en donner les moyens, voila peut-être les bilans tirés des mouvements précédents.

 Oui la situation est dure, oui ça attaque de partout, oui MAIS, ça résiste de partout. La jeunesse ne suffira pas à elle seule à renverser l’ordre des choses, suivons-la, et faisons comme elle en agissant sans compromission et avec détermination vers la fin de leur monde. Le monde est vieux, l’espoir est jeune !

Sana (Paris 18e)