L’arrivée de Trump à la tête de la première puissance impérialiste mondiale est un tournant qualitatif dans le renforcement international des idées et des partis d’extrême droite. L’investiture de Trump est soutenue par les plus grandes fortunes des Etats-Unis, dont Elon Musk, radicalisé ces dernières années aux idées d’extrême droite. Le salut nazi du milliardaire est le signal d’une banalisation des symboliques du fascisme d’Hitler.
Depuis son arrivée au pouvoir, Trump multiplie les attaques. Main dans la main avec les milliardaires, il prévoit un grand projet de restructuration économique dont on peut prévoir une large offensive contre les travailleurs. Il dit vouloir « stopper le délire transgenre » et signe des centaines de décrets qui retirent des droits aux personnes trans. Au sommet de sa politique réactionnaire, le congrès américain a adopté mercredi le projet de déportation de 30 000 immigrés vers la prison de Guantanamo : en somme, l’inauguration d’un camp de concentration.
Que la première puissance mondiale ait à sa tête un tel Président nous pousse à prendre au sérieux le danger, à l’analyser pour pouvoir riposter. Vous trouverez sur notre site l’audio d’une introduction faite par une camarade de Rennes. Elle y aborde l’élection de Trump pour illustrer plus généralement les offensives de la bourgeoisie et des courants fascistes, ainsi que l’état de notre classe poussée à faire les bilans critiques de l’impasse des solutions parlementaires. Elle argumente que plusieurs éléments montrent l’évolution de Trump entre son premier mandat et son mandat actuel permettent de dire que Trump est fasciste, position qui sera précisée ou nuancée par des camarades dans des publications à venir.
Renforcement des extrêmes droites dans le monde
L’investiture de Trump était le lieu de rassemblement des figures de l’extrême droite mondiale comme Marion Maréchal Le Pen qui juge que « le retour de Trump peut donner un « élan bénéfique » à l’extrême droite européenne ». Elon Musk soutient directement l’italienne Giorgia Meloni et l’AFD, parti d’extrême droite allemand.
En France, face au renforcement de l’extrême droite, le nouveau gouvernement continue de lui offrir un boulevard. Lundi, Bayrou a déclaré que la France approchait d’un « sentiment de submersion migratoire ». L’adoption de la circulaire Retailleau s’inscrit dans la droite lignée de la loi anti-immigration de Darmanin rendant la vie impossible aux personnes immigrés. Elle allonge le délai de présence de 5 à 7 ans sur le territoire français pour pouvoir espérer une régularisation mais aussi une meilleure connaissance du français. Cette circulaire vient réduire à peau de chagrin les possibilités de régularisation par le travail pour les personnes sans papiers en France. Encore une fois, le nouveau gouvernement offre un cadeau idéologique au Rassemblement National qui se dit « réjoui » de cette politique.
Tous les courants militants sont poussés à débattre des solutions face à cette situation sans précédent depuis les années 30. Par exemple, la rencontre organisée le week-end des 11 et 12 janvier 2024, intitulée « L’Alliance des tours et des bourgs? Chiche! » a permis à différents courants de débattre d’une stratégie face au danger du RN. Nous avons participé à la table-ronde « Fascisme en France : état des lieux », aux côtés de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue et de René Monzat. Cette analyse est utilement complétée par l’introduction d’un camarade de Strasbourg sur la notion de petite bourgeoisie. Cette introduction revient sur la position contradictoire de la petite bourgeoisie, une base sociale du fascisme dans les années 30 et aujourd’hui.
Face au renforcement de l’extrême droite et aux racistes, construire la riposte en indépendance de l’agenda électoral
L’extrême droite de Trump ou de Marine Le Pen, que la politique réactionnaire des gouvernements successifs renforce, doit faire l’objet d’une riposte antifasciste et antiraciste par en bas. En plus de neutraliser la capacité d’organisation des fascistes en annulant leurs meetings et en leur empêchant toute apparition publique, notre tâche est d’empêcher le renforcement des idées d’extrêmes droites partout où nous sommes. A commencer par une opposition nécessaire à la nouvelle circulaire Retailleau qui attaque frontalement les personnes immigrées en France.
Il n’y a pas de fatalité, organisons-nous !
Il n’y a pas de fatalité. La situation ne produit pas que racisme, résignation ou désespoir, développement des courants fascistes. A travers le monde se développent aussi des résistances, des grèves, des révoltes, qui remettent en question ce système.
La chute de Bachar Al Assad en Syrie ou le Cessez-le-Feu en Palestine s’inscrivent dans les luttes historiques au Moyen-Orient pour se défaire de l’Etat colon israélien et de l’impérialisme. Ils soulèvent des questions sur les stratégies de libération utiles pour toutes nos luttes. C’est la raison pour laquelle nous avons organisé une réunion publique à Paris le 17 janvier, dont vous trouverez l’enregistrement ici, avec la participation de Samir et Halla (Courant de la Gauche révolutionnaire – Syrie, en visio depuis Damas), Omar Alsoumi (Boussole Palestine), Ghayat Naisse (Courant de la Gauche révolutionnaire – Syrie), Ahmed (Socialistes Révolutionnaires – Égypte) et Jad Bouharoun (A2C).
La Marche des Solidarités a organisé à Paris un week-end de réflexion rassemblant une centaine de personnes dont plusieurs camarades d’A2C étaient présent.es. Nous avons discuté de la situation politique et de la nécessité de construire, dans les prochaines semaines et les prochains mois, la riposte articulant l’égalité des droits pour tous-tes et la lutte antiraciste et antifasciste. Au côté des mineurs isolé-es en lutte pour leurs droits venus de plus d’une dizaine de villes en France, des collectifs de sans papiers en lutte pour leur régularisation, nous nous sommes rassemblé.es pour élaborer collectivement les moyens qu’il faudra se donner dans la mobilisation contre la circulaire Retailleau. Nous ne pouvons défaire cette circulaire du contexte politique qui l’a engendré et de ce qu’elle va permettre pour le renforcement de l’extrême droite. Avec l’appui des syndicats, la mobilisation devra organiser à la fois les personnes premièrement affectés par ces nouvelles mesures, mais aussi les travailleur.euses, la jeunesse, les habitants de nos quartiers, et de la conviction que le racisme est au centre du projet politique du Rassemblement National qui doit se combattre ici et maintenant.