De Paris à Athènes : une même lutte pour nos retraites !

À l’heure où la mobilisation se poursuit ici contre Macron et son monde à points, il peut être utile de regarder ce qui se fait dans d’autres pays… Une militante du SEK, Parti Socialiste des Travailleurs, Tania, a écrit cet article pour nous expliquer la situation et la mobilisation actuelles en Grèce contre la nième contre-réforme des retraites.

Le nouveau projet de loi sur les retraites sera présenté au Parlement le 18 février dans le but de le faire voter le 21. Ce projet détruit définitivement le système des retraites par répartition comme nous le connaissions. Les gouvernements précédents s’étaient déjà attaqués aux retraites, augmentant l’âge à 67 ans, supprimant des « régimes spéciaux », et pillant l’argent des caisses de retraites. Avec le nouveau système, le gouvernement transforme la sécurité sociale en un régime de retraites par capitalisation, en s’attaquant pour l’instant à la caisse des retraites complémentaires. Cette dernière va signer des accords avec des fonds privés afin d’investir les cotisations sur le marché. Les travailleur.ses pourront choisir le degré de risque dont dépendra le montant de la retraite.

Cette attaque contre les retraites n’est qu’une des offensives déployées par le gouvernement contre les travailleur.ses. Le travail flexible va se généraliser, un grand nombre de conventions collectives ne seront pas renouvelées. Ainsi, un grand nombre de travailleur.ses n’aura jamais d’autre retraite que ladite « retraite nationale » de 384 euros. Bien sûr, pour les femmes, cela signifie que non seulement leur retraite sera diminuée, mais aussi qu’elles auront la charge des personnes âgées sans retraite. Pendant les années des memoranda, la retraite du grand-père ou de la grand-mère jouait un rôle important pour les familles de chômeur.ses.

Il faut sonner l’alarme sur tous les lieux de travail. Comme en France, où des centaines de milliers de travailleur.ses font grève et manifestent depuis plus de deux mois contre une attaque similaire de la part du gouvernement de Macron. La Confédération des travailleurs du public appelle à une grève de 24h le 18 février ainsi que la Bourse de Travail d’Athènes qui couvre tous les travailleur.ses de la capitale. Nous attendons de tels appels dans d’autres villes également. Bien sûr, cela ne suffit pas. Ce ne sont pas les confédérations qui vont organiser la grève mais les syndicats de base et les comités de travailleur.ses sur les lieux de travail.

Ce n’est pas la première réaction des travailleur.ses depuis l’arrivée du nouveau gouvernement Mitsotakis en juillet. Beaucoup de gens ont peut-être été déçus par le gouvernement SYRIZA et sa défaite électorale, mais en aucun cas iels ne sont rentré.es chez eux. La résistance s’est exprimée dès les premières semaines après le retour au pouvoir de Nouvelle Démocratie. Nous avons déjà eu deux grèves générales, les 24 septembre et 2 octobre, ainsi que de nombreuses grèves dans des secteurs mobilisés comme les hôpitaux. Notons aussi la mobilisation de nouveaux secteurs de travailleur.ses précaires comme les travailleur.ses sous-traitants de la compagnie pétrolière ELPE, les femmes de ménage des écoles, les CDD de la fonction publique…

Certains secteurs qui n’avaient pas fait grève depuis des années, comme les banques et les télécommunications, ont participé à une nouvelle dynamique dans les rues d’Athènes. Les travailleur.ses des télécommunications ont fait grève pendant six semaines pour une nouvelle convention collective, alors que dans les banques les travailleur.ses se battent contre les licenciements.

La grève du 18 février donne l’occasion de rassembler toutes ces forces et toute la colère de la population contre le vol de leurs retraites. L’enjeu est la réussite de cette grève ainsi que son amplification. Les travailleur.ses en France nous montrent la voie !

Tania, militante du SEK, Parti socialiste des Travailleurs.