Des travailleurs en Grande Bretagne se sont organisés pour stopper une tentative par les patrons de casser la grève des cheminot-e-s de la SNCF. C’est une superbe démonstration de solidarité avec une lutte cruciale, et le type d’unité européenne qu’il nous faut – l’unité internationaliste de classe.
En France, les cheminot-e-s ont fait grève mardi dernier, la première d’une série de 36 journées de grève. Immédiatement, la direction d’Eurostar a tenté de transférer des techniciens et ouvriers de maintenance du technicentre de Leyton dans l’est londonien vers le technicentre du Landy en région parisienne.
La SNCF est actionnaire majoritaire d’Eurostar, à 55%.
Le personnel britannique est formé de deux équipes: « Contingence » et « Urgence hiver » qui peuvent être déployées lorsque l’opérateur fait face à des problèmes inhabituels, par exemple quand un train est endommagé par du givre.
Les travailleurs de ces équipes se sont vus offerts une prime exceptionnelle pour aller en France – et leur ordre de mission indiquait clairement qu’ils allaient remplacer des travailleurs grévistes.
La RMT, syndicat des cheminots britannique, s’est immédiatement organisée pour informer les travailleurs que c’était une mission de cassage de grève. La CGT de son côté a furieusement protesté auprès du Conseil d’Entreprise Européen et a entamé une procédure légale.
En France, il est illégal de déployer des travailleurs pour couvrir des grévistes.
Le syndicat RMT a issu un communiqué qui a été distribué au technicentre de Leyton. Les syndicalistes ont également distribué le calendrier de la grève des cheminots afin que les travailleurs britanniques soient au courant des missions qui pourraient constituer un cassage de grève.
La RMT, qui avait appelé ses membres à voter pour le Brexit, compte également distribuer des tracts de la CGT à Leyton, et s’est engagée à rejoindre les piquets français avec des drapeaux RMT afin de faire barrage à d’éventuels briseurs de grève.
Les syndiqués RMT ont également distribué des badges aux travailleurs du technicentre pour afficher leur solidarité avec les cheminots français en lutte.
Article initialement paru Socialist Worker