On ne va pas faire dans le détail pour cette mini chronique, il faut écouter BEN plg. Pour la gloire.
Les Cahiers d’A2C #11 – Janvier 2024
Depuis plusieurs années, ce rappeur prend comme paysages pour ses clips les plages, les rues, les docks, les kebabs, les PMU du Nord, de Tourcoing à Lille en passant par Dunkerque. Ses textes sont des poèmes issus de la brutalité de l’exploitation, articulée à une rage d’exister et de résister, une générosité dans les images proposées, avec une patate qui donne de la fraîcheur et de la motivation dans les jours où le moral est parti en vadrouille.
Je me souviens de son passage à Rennes l’an dernier, où sur scène il s’enquiert de notre état de santé suite à la manifestation de l’après-midi contre la réforme des retraites. Ou encore, lorsqu’en ouverture du festival Un singe en été à Mayenne, il rappelle à quel point il est sain de détester Darmanin, maire de sa ville, Tourcoing. BEN plg, c’est aussi un rappeur qui pousse la réflexion sur des contradictions qu’il observe autour de lui : entre « Arrête de crier sur ta meuf », « Tramadol » sur la psychiatrie, et son titre « Ah bah ouais » où en référence à son travail dans le secteur social et à son petit frère, il tranche « parler du handicap avec de la pitié c’est un truc de batard ». Difficile de savoir quel titre est le meilleur, tant il enchaîne les pépites auditives et les images sensibles entre espoir, goût du collectif, références à sa mère, et fierté de sa classe. D’ailleurs, pour terminer sur un couplet, voici ce qu’il faut écouter en priorité : le titre « Magnifique ».
À la base, s’lever pour un SMIC, c’est une fierté
Dorénavant, arracher l’sol, c’est une certitude
J’peux plus faire demi-tour, j’me sens cerné
Là, c’est le prolétariat avec de l’attitude
RDV lors des concerts de sa tournée en cours (le 28 mars à Rennes !). Son nouvel album sort le 26 janvier : Dire je t’aime.