Brochure : 1936, FRONT POPULAIRE – quels enseignements pour aujourd’hui ?

Brochure dans laquelle nous avons rassemblée 3 articles publiés sur le Front Populaire. Pour vous la procurer, contactez les militant·e·s A2C des divers groupes locaux (en région parisienne, Rennes, Marseille, Strasbourg, Toulouse, Nantes, Brest) ou contactez-nous ici. Pour télécharger la brochure au format pdf, cliquez ici : BROCHURE FRONT POPULAIRE

Nous publions ci-dessous l’introduction de la brochure ainsi que son sommaire.

Face au danger fasciste, prenons les choses en main !
C’est tout. Et c’est énorme.

Dix millions de voix pour les listes d’extrême droite, le RN en tête dans 93% des communes : il y a urgence à riposter. Le fascisme au pouvoir signifierait la fin de toute possibilité de s’organiser, et c’est bien le projet politique que le RN compte entreprendre depuis sa création. La réponse de Macron ? Dissoudre l’assemblée nationale. Ne perdons pas trop de temps à vouloir en comprendre les raisons, qui sont dans tous les cas contraires à nos intérêts et ne changent en rien ce que nous devons faire.

Depuis quelques jours, c’est comme un sentiment de déjà vécu. En 2022, on nous pressait d’aller voter, et les abstentionnistes devenaient quasiment responsables du risque que Le Pen arrive au pouvoir. Depuis, Macron a ouvert un boulevard aux fachos et le résultat de dimanche nous rappelle tout ce qui n’a pas été construit par les organisations qui avaient appelé à faire barrage. Mais la pression pour voter est de nouveau là, même si elle n’offrira pas de meilleurs résultats en 2024. Plus important que cette question d’aller voter ou non, la question centrale est de faire baisser le vote pour l’extrême droite. Les mobilisations massives en Allemagne contre l’AfD, qui ont permis de faire reculer son score électoral de façon significative, montrent que c’est possible. Nous sommes pour l’instant plus nombreux/ses à refuser le développement du fascisme qu’à le soutenir. Les manifestations en cours offrent des possibilités de construire le front antifasciste large et populaire dont nous avons besoin. Alors, trouvons ensemble les moyens de nous organiser pour empêcher les fachos de faire leur campagne, sans attendre un appel unitaire qui n’arrivera peut-être pas. Construisons partout des zones antifascistes dans nos lieux de vie, d’étude ou de travail. Prévoyons d’être massivement sur les marchés les semaines à venir pour les empêcher d’y venir, recollons leurs affiches, manifestons contre leur meeting, faisons campagne contre leur campagne.

Contestons un à un tous les arguments qui justifient de ne pas agir !

Contestons le discours dominant dans les organisations de gauche, selon lequel les gens votent RN parce qu’ils seraient un peu perdus, un peu fâchés, sans être fachos. Qu’il s’agirait donc de leur expliquer que ce parti n’a pas de programme social, et de leur en proposer un pour les regagner. Toutes les enquêtes, tous les sondages, toutes les activités militantes, démontrent pourtant une autre réalité : le vote RN est le choix de celles et ceux qui mettent le racisme et le nationalisme au centre des réponses politiques. C’est donc plutôt la faiblesse des combats sur ce terrain qui rend le vote RN aussi stable, d’élections en élections. Plaçons l’antiracisme au coeur de la lutte antifasciste.

Alors que le « Nouveau front populaire » se fait en mettant sous le tapis les combats qui permettraient justement de contrer les fascistes – contre le racisme, l’islamophobie, l’impérialisme, le soutien à Israël – contestons enfin l’idée que ces accords électoraux puissent être LA réponse et regardons là où des réponses existent déjà. La différence avec 2022 se trouve dans les mobilisations des mois passés qui ont constitué – par leur contenu politique – la meilleure réponse à l’hégémonie que le RN s’est employé à conquérir au niveau médiatique et politique en récoltant les fruits des attaques gouvernementales. Des mobilisations sans concession contre l’école du tri social, racial ou validiste à celles contre le génocide à Gaza, de la grève féministe à la riposte aux projets de lois transphobes, de la lutte des collectifs de sans-papiers contre la loi Darmanin à celle des Kanaks, l’alternative au danger fasciste réside dans l’organisation et la détermination de notre classe à affirmer son rejet d’une société qui mène à la barbarie. La colère qui s’exprime actuellement dans les manifestations peut nous permettre d’arriver à développer, à ancrer, à faire gagner ces luttes, à la condition d’y faire progresser l’idée que le pouvoir est là, dans nos collectifs, nos manifestations, nos grèves. Un pouvoir potentiellement révolutionnaire.

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