Le processus d’auto-définition d’Autonomie de Classe – A2C est toujours en cours. La base ci-dessous est à enrichir et à développer.
A2C regroupe des activistes qui refusent d’être des révolutionnaires sans révolution.
A l’heure de la radicalisation de la trajectoire antisociale, raciste et autoritaire du Capital et de ses laquais d’Etat, à l’heure où la polarisation politique s’accentue, où l’antagonisme s’aiguise entre notre classe et ce vieux monde qui n’en finit pas de pourrir, nous décidons de nous regrouper pour arrêter de nous sentir impuissant·es et risquer d’être désespéré·es.
Nous nous regroupons, car, pas plus qu’à la révolution, nous n’avons renoncé à la politique. Nous n’avons pas renoncé à faire de la politique dans le mouvement, à nourrir nos expériences de lutte de nos réflexions, à enrichir nos réflexions de nos pratiques dans la lutte des classes.
Nous nous regroupons car notre analyse de la période nous pousse à être ouverts aux possibilités qu’elle ouvre et intransigeants face aux dangers dont elle est remplie. C’est pourquoi nous mettons au cœur de nos activités militantes la lutte contre le fascisme sur la base d’une analyse matérialiste du danger qu’il représente (voir le texte Le temps est compté. Il y a un danger fasciste.) et les luttes antiracistes et en particulier la lutte contre l’islamophobie, forme actuelle du racisme « respectable », face à laquelle nous ne céderons pas un pouce de terrain (voir le texte Notre antiracisme).
Nous nous regroupons autours d’une stratégie qui indique un but politique : l’autonomie de notre classe. Autonomie vis-à-vis de ce monde immonde dont la destruction est notre seul but ; Autonomie vis-à-vis de l’exploitation qui y domine, des oppressions qui s’y développent ; Autonomie de celles et ceux qui luttent, seul·es à même de décider des buts, des formes, des tactiques du mouvement. Autonomie de nos luttes, autonomie dans nos luttes.
L’autonomie n’est pas simplement, pour nous, le meilleur moyen d’obtenir des victoires, elle est aussi un but en soit. Une construction chaque fois recommencée qui permet à celles et ceux qui s’engagent dans la lutte de reconnaître leur pouvoir de changer les choses sans César ni tribun, d’augmenter leur confiance en la possibilité de prendre nos affaires en main – seule solution pour conjurer la catastrophe dans laquelle nous plonge le Capital et son monde.
L’autonomie de nos luttes contre les oppressions que nous subissons n’est pas la meilleure tactique possible, mais la garantie de pouvoir s’émanciper pleinement, réellement. On s’émancipe par nos luttes autonomes et autogérées. L’autonomie de et dans nos luttes est la préfiguration du monde qui vient, le monde que nous construirons sur les ruines de celui-ci – un monde où il y aura la place pour tous nos mondes comme on dit au Chiapas.
Nous nous regroupons par-delà nos origines et expériences diverses, non pas pour ajouter de la division à la division, mais pour, collectivement, élaborer, proposer, tester dans le mouvement une orientation stratégique fondamentale, contre tous les opportunismes et tous les sectarismes : la construction, partout, tout le temps, by any means necessary, de ce qui renforce l’autonomie de notre classe.
Nous ne sommes pas une énième fraction de tel ou tel parti – bien qu’une partie d’entre nous a milité au NPA – mais bien une tendance à l’intérieur du mouvement général de contestation de l’ordre établi. Un « centre politique » qui a vocation à confronter ses élaborations et ses propositions, tant théoriques que pratiques, avec l’ensemble des composantes du mouvement. Pour nous en donner les moyens nous nous réunissons tous les deux mois pour des formations, des débats, et nous éditons ce site, des brochures thématiques et depuis janvier 2022 une revue – Les Cahiers d’A2C, après avoir publié et diffusé quinze numéros d’un bulletin « à vocation régulière » entre 2017 et 2020.
A2C est un processus, ouvert et évolutif, qui sera ce que les militantes et militants qui ont décidé de s’approprier cet outil en feront.
Voir le texte de lancement : Faisons tendance pour construire l’autonomie de classe
Pour nous trouver dans le vrai monde, dans la rue, en réunion : c’est par ici.