28 mars à Montreuil : Vente militante et journée internationale pour le droit au logement

« On voulait pas que les client-e-s soient dans une file d’attente en baissant la tête »

Par les ventes militantes, les samedis de 10h30 à midi, les boulangères et les boulangers de la Conquête du Pain entendent bien défendre la voix de celles et ceux qui luttent malgré l’État d’urgence sanitaire.

La Boulangerie est encore décorée de l’action de samedi dernier. La Conquête du Pain avait clairement défendu la logique de la Marche des Solidarités à maintenir la diffusion de sa lutte contre le racisme malgré l’État d’urgence.

Affiches pour la manifestation contre le racisme et le fascisme du 21 mars
« On est là » ; « Nous nous embrasserons à nouveau » ; « La lutte continue »

Celles et ceux qui alimentent tout un quartier ont voulu aujourd’hui mettre en avant les luttes des salarié•es de l’hôpital public. Depuis un an, leur lutte a commencé. Depuis un an, comme l’a dit une infirmière de Massy Palaiseau, « on a plus les moyens d’effectuer notre travail dans la dignité »

Ceux qui nous imposent le confinement ont préféré produire des armes et des LBD pour nous réprimer. Alors oui des masques et des dépistages de masse, mais même pour cela il faudra lutter et il faudra sortir, sortir couvert.es, mais sortir !

« Droit de retrait(e) » ; « Des masques, pas des policiers » ; « Stop coronavirus, logement pour toutes et tous » ; « Fermez les centres de rétention »

Par tous les moyens que nous jugerons possibles et nécessaires, Le Pen, Macron, Lallement et Castaner nous agirons pour accorder les pleins pouvoir à celles et ceux qui sauvent l’humanité !


Ce samedi 28 mars avait également lieu la journée internationale d’action pour le logement, dont voici reproduit l’appel initial du DAL.

Avec l’épidémie en cours et les mesures de « confinement », la manifestation initialement prévue a été reportée, sans que ses raisons d’être disparaisse, bien au contraire. L’inégalité face au logement exacerbe les risques de transmission du covid-19 pour les personnes les plus vulnérables.

En effet, pour pouvoir se confiner, il faut déjà avoir un toit pour s’abriter. De même, les conditions de confinement ne sont pas les mêmes selon que l’on habite à 4 dans une pièce ou dans une grande maison avec cour et jardin.

Encore une fois, ce sont les plus précaires, les sans-papiers, les sans-abris, les plus pauvres, majoritairement racisés, qui subiront à la fois l’épidémie, le mal-logement et les contrôles policiers. Certains sans-abris ont même déjà été verbalisé pour non-respect du confinement et des expulsions continuent malgré le prolongement de la trêve hivernale, comme le montre ce communiqué du DAL :

C’est avec stupéfaction et inquiétude que nous avons apris dans la matinée,  la fermeture dans la journée de l’Hôtel Formule 1 situé au 290-302 rue Eugène Marcel 93170 Bagnolet où sont hébergées plusieurs familles et célibataires sans domicile. Nous avons été alerté de cette situation par les anciens habitants du 11 rue Bourgon Paris 13eme, expulsés le 6 février dernier, en pleine trêve hivernale  Plusieurs familles hébergées dans l’hôtel n’ont à cette heure aucune solutions d’hébergement et sont donc mises à la rue!

Cette fermeture ne doit pas avoir lieu ! Elle intervient en plein état d’urgence sanitaire, alors que les sans abris sont particulièrement exposés au coronavirus, le confinement est obligatoire et le ministre Denormandie a annoncé la réquisition de plusieurs milliers de places d’hôtels pour héberger les sans logis.

Nous demandons donc à la Préfecture de Région et au Préfet de Seine-St-Denis

– de suspendre par une décision administrative la  fermeture prévue ce jour de l’hôtel Formule 1 situé Porte de Montreuil

– d’y maintenir les ménages, habitants du 11 rue Bourgon mais aussi l’ensemble des familles hébergées, de manière stable, jusqu’à leur relogement et de rouvrir  les chambres déjà fermées pour réintégrer les familles entassées en attente dans le hall

– de réquisitionner en urgence cet établissement au 3/4 vide pour logrer d’autres sans logis, ou familles en danger dans un taudis ou un logement surpeuplé.

– de réquisitionner massivement hôtels, logements Air BnB, bureaux et logements vacants en urgence face à la crise COVID 19

Un toit c’est un droit!

Suite à ça, l’assemblée antiraciste du 20ème arrondissement, partie prenante de l’appel du 28 mars avec la Marche des Solidarités, a décidé de mener un action devant l’hôtel F1 concerné :

De l’ouverture des frontières au contrôle ouvrier de la production, de l’accès au soin au droit au logement, nos intérêts ne se défendent que physiquement, par la lutte et l’action collective !