[Au fil du mouvement 04/07/2024]

C’est dans la rue, dans nos quartiers qu’on retrouve notre force !

Dans la newsletter que nous envoyons chaque semaine, nous partageons des analyses de la situation, avec la préoccupation qu’elles nous permettent de mieux agir contre le système. N’hésitez pas à laisser votre mail pour la recevoir !

Nous voulons également partager des expériences menées dans différents espaces militants. Parce que ces expériences montrent ce qui est possible et donnent de la confiance pour les reproduire, parce qu’elles permettent de présenter les questions qui se posent, voire les obstacles, parce qu’elles permettent de construire l’autonomie de notre classe !

SAINT-BRIEUC

Un espace unitaire anti-fasciste existe depuis 6 mois, créé après des attaques de fafs en 2023. Après le 10 juin, des actions de tractage et de collage ont été organisées régulièrement. Un théâtre occupé est devenu notre base de résistance contre l’extrême-droite. Malgré le départ de certains membres pour soutenir le front populaire aux élections législatives, de nouvelles personnes ont rejoint le mouvement. Des actions telles que des expositions, des banquets antiracistes, des antif’apéros, des concerts et des ateliers ont été organisés. Des réunions quotidiennes et des AG hebdomadaires nous ont permis de nous organiser ensemble et de faire vivre la lutte contre le racisme. Le soir du 1er tour, nous nous étions donné rendez-vous à 20h pour ne pas être seul.es face aux résultats que l’on savait déprimants dans tous les cas et se donner de la force avant de partir en manif. On occupe temporairement les ronds-points avec des pancartes pour visibiliser nos luttes. Depuis plusieurs jours, des membres du Front commun se rendent dans des lieux de passage, notamment des ronds-points occupés par les Gilets Jaunes il y a quelques années, avec des grandes pancartes (« urgence antifasciste » par exemple) et des drapeaux faits avec des couvertures de survie (pour symboliser l’urgence de la situation). Nous mettons également la pression à la mairie (PS, place publique) pour obtenir un lieu pérenne pour continuer à nous organiser à la base contre le fascisme bien après le 7 juillet.

RENNES

A Rennes, après l’annonce de la dissolution, nous avons mis en place une assemblée de quartier avec un camarade du centre de Rennes contre le racisme et le fascisme. Nous avons défini notre fonctionnement ensemble. La communication pour la seconde assemblée a été difficile, mais malgré cela, nous avons pu discuter de la situation et mener des actions telles que des tractages, la pose d’une banderole et le collage d’affiches. Le collage se fait avec le groupe déjà existant « collage centre rennes ». Ce groupe de collage étant composé en partie de camarade du groupe féministe «nous toutes 35», nous avons aussi collé leurs très belles affiches colorés «féministes contre le racisme».

Malheureusement, nous n’avons pas réussi à organiser une troisième assemblée malgré la motivation de plusieurs personnes. La charge mentale repose principalement sur une personne, ce qui est décourageant. Il est clair que tout est à construire dans ce quartier et que cela demande du temps. Malgré les difficultés, j’espère que notre début d’organisation nous aidera dans les luttes à venir en réduisant l’inertie.

Les initiatives de Rennes Sud : L’assemblée de quartier se tient chaque semaine depuis l’annonce de dissolution, regroupant un groupe fédéré pendant la réforme des retraites. Au départ, la pression électorale était forte mais s’est atténuée au fil des semaines, la dynamique de l’organisation prenant le dessus. Un banquet solidaire a été organisé, rassemblant militant-es, membres d’associations et habitant-es du quartier. Ce rassemblement diversifié a été rendu possible par des distributions de tracts lors des marchés du samedi et de nombreux affichages liés à l’événement. Grâce à l’expérience des participant-es et à l’enthousiasme suscité par les événements, le banquet s’est déroulé sans accroc. Par ailleurs, des discussions ont été initiées au sein d’une épicerie collaborative, malgré la réticence initiale. Une réflexion sur la diversité des actions antiracistes est en cours.

Pour des campagnes ouvertes et solidaires – PIRE SUR SEICHE :

En à peine 3 jours on a mobilisé une trentaine de personnes (de 10 communes différentes) sur la place publique de Piré-sur-seiche (où il y a 1800 habitants) autour d’une soirée barbecue, pour essayer de
se rassembler et de s’organiser contre l’extrême droite depuis là où on habite. Succès assez fou, où on partait de 0, qui débouche sur ritualiser la « soirée barbecue pour des campagnes ouvertes et solidaires » dans d’autres villages tous les lundis jusqu’au 7 juillet, pour l’instant ! Une assemblée où quasiment tous le monde a pu s’exprimer et où des idées d’actions concrètes ont pointées leur nez !

Quand convivialité rime avec lutter, ça fait du bien !