Les Cahiers d’A2C #14 – Décembre 2024
Samedi 23 novembre a eu lieu la manifestation contre les violences faites aux femmes à Paris.
La mobilisation était plus faible, moins politique (moins de pancartes artisanales, moins de slogans,..) que les années précédentes. Cela malgré le fait que le procès des viols de Mazan était sur toutes les bouches et a démontré que les VSS ce n’est pas l’histoire de monstres mais celles de nos pères, frères, cousins, voisins, collègues, potes… En somme que ces hommes n’étaient rien d’autres que normaux dans cette société de la culture du viol et de la domination masculine.
Dans cette manifestation il y avait – certes séparé par un cordons de flics – un cortège sioniste (« Nous vivrons ») et un cortège fasciste (« Nemesis »). Des slogans génocidaires et racistes ont été criés dans les rues de Paris sans que les organisatrices n’en soit apparemment affolées, car la manifestation s’est déroulée « normalement » malgré cette présence. Il faut noter tout de même que cette année le cadre unitaire a refusé la participation au cortège de « Nous vivrons », ce qui n’était pas le cas l’année dernière. Preuve que l’élan de protestation contre la présence de leur cortège lors de la mobilisation du 8 mars dernier en pleine manif et en marge de l’avis des organisatrices, qui avait conduit le cortège sioniste à quitter la manif, a permis de gagner une partie des arguments.
Avec les camarades du collectif Tsedek et quelques camarades UP et d’autres, à quelques-unEs (une trentaine de personne) nous nous sommes mis.es derrière la banderole de Tsedek et nous avons affirmé notre opposition à la présence des sionistes et des fascistes dans cette manifestation. À quelques-unEs nous avons affirmé que nous ne continuerons pas à manifester comme si de rien n’était pendant que Nous vivrons, soutiens au génocides, paradait tranquillement. À quelques-unEs nous avons affirmé que nous ne laisserons pas Nemesis proférer sa haine dans nos rues. Nous avons dit que partout où ils seront nous seront là et nous nous opposerons à leurs présences. À 30 nous ne pouvons avoir le résultat espéré – celui de les empêcher de manifester – pour y arriver il faudrait que l’ensemble du mouvement féministe, des organisations politiques, syndicales et associatives soit convaincus qu’on doit empêcher les fachos d’apparaitre partout, tout le temps, particulièrement dans nos manifs. Samedi nous avions le rapport de force pour les empêcher de défiler et les moyens d’agir étaient multiples : refuser de commencer la manifestation tant que ces cortèges n’étaient pas dissous, faire chanter l’ensemble de la manifestation des slogans les obligeant a partir, organiser un cortège massif face aux leurs pour les intimider et les obliger par la force du nombre à partir de nos manifs.
Par leur pratique, les organisations féministes disent que tant qu’il y a un cordon de keufs c’est ok pour des fascistes de manifester dans les rues de Paris. Mais le danger fasciste ce n’est pas en période électorale, c’est partout, tout le temps, et c’est donc partout, tout le temps qu’il faut empêcher les fascistes d’exister, de porter leur discours, d’apparaître et de s’exprimer, particulièrement dans nos manifs.
Il est temps qu’on s’organise collectivement pour ne plus laisser faire.