Un article écris pour Solidarité Ouvrière, hebdomadaire de SEK (Parti Socialiste des Travailleurs, Grèce / Εργατική Αλληλεγγύη ), après le 23 septembre
Emanuel Macron, dès le début de son mandat, n’a qu’une idée en tête, faire payer aux classes populaires le prix de la crise en réalisant les impératifs du patronat. Cette loi travail est bien à l’image de sa politique. En facilitant les licenciements, en imposant des contrats précaires dont la durée dépendra des obligations des entreprises c’est la précarisation assurée pour les salariés mais pas seulement. L’objectif de cette loi est profondément lié à l’état d’urgence qui sévi depuis les attentats de novembre 2015. Les libertés démocratiques réduites à néant dans la société, seront, par le biais de cette loi considérablement amoindries pour les salariés dans l’entreprise. Dans ce contexte, seule l’irruption de la classe ouvrière suivant sa stratégie qui lui est propre peut mettre fin à ce processus.
Un mouvement de résistance fragmenté du fait de la politique des organisations syndicales et politiques de la gauche
Depuis la rentrée de septembre nous avons connu trois journées de mobilisation nationales. Les deux premières étaient appelées par certaines centrales syndicales dont la CGT. Si celle du 12 septembre qui aurait rassemblée 400 0000 personnes selon les syndicats pouvait nous rendre optimiste sur l’ampleur de la mobilisation, celle du 21 septembre a montré des chiffres de participations en baisse tant aux grèves qu’aux manifestations. Plusieurs éléments l’expliquent : les organisations syndicales ont d’ores et déjà divisé la résistance entre fonction publique et privée en appelant à une date de mobilisation qu’en Octobre concernant les fonctionnaires Ensuite, Jean Luc Mélenchon appelait à une date de manifestation nationale le 23 septembre. Si sa stratégie politique est profondément contestable car elle consiste à s’afficher comme le seul opposant à Macron sur le plan institutionnel et dans la rue, il faut reconnaitre que la manifestation parisienne fut une franche réussite puisque nous étions 150 000 personnes samedi dernier.
Un nouvel espoir ?
La semaine à venir sera décisive. Si elle ne connaitra pas de dates de mobilisations nationales, elle verra l’entrée de certains secteurs comme les transports et les routiers en grève reconductibles laissant espérer que les raffineries de pétrole cessent leurs activités. La jeunesse peut jouer un rôle d’étincelle comme elle l’avait fait en du précédent mouvement en 2016. Si sur les lieux d’études, les jeunes s’organisent de façon embryonnaire aujourd’hui, une série de réflexe d’auto-organisation ont été accumulés par les lycéens et les étudiants du fait des expériences récentes. Cette donnée doit nous préparer à une possible explosivité.
Le mouvement sera par en bas où ne sera pas
Du fait de l’incapacité de la gauche institutionnelle à s’unifier, la tâche pour les anticapitalistes est d’autant plus centrale. C’est en faisant converger les militants des AG interprofessionnelles, dans les assemblées de quartiers, dans les universités et les lycées qu’émergera un mouvement national suffisamment fort pour gifler ce gouvernement au service des rentiers. Cette orientation à un écho à une échelle relativement importante. Par exemple, le Front Social a regroupé depuis un an des fédérations et des collectifs de syndicalistes qui n’en peuvent plus de l’attentisme de leur direction. En plus, du fait de l’atomisation de notre classe, des gens s’organisent aujourd’hui sur leurs quartiers, c’est bien la convergence de ces différents fronts et leur capacité à convaincre largement la classe ouvrière qui fera reculé ce gouvernement.
GB, le 24 septembre 2017