L’intronisation du nouveau monarque républicain aura été l’occasion de nouvelles et nombreuses atteintes aux libertés publiques. Celles-ci sont traînées dans la boue depuis le 19 novembre 2015 (19 mois), date de la promulgation de l’état d’urgence et du renforcement du dispositif antiterroriste. Samedi 4 mai, Michel Delpuech, préfet de police d’Ile de France prenait un arrêté « d’interdiction de séjour » (c’est à dire de manifestation) à l’encontre de 69 personnes, militantEs syndicalistes, membres d’organisations politiques, libertaires ou autonomes, cette mesure scélérate n’étant justifiée que par de simples présomptions et procès d’intention du ministère de l’intérieur : « Il y a tout lieu de penser qu’X répondra à l’appel de la mouvance contestataire radicale pour participer aux actions violentes annoncées. » Le profilage idéologique est clair : « X a participé à de nombreuses reprises, aux manifestations contre les violences policières et le projet de réforme du code du travail. » Précisons que cette interdiction de manifester vise entre autres des personnes qui n’ont fait l’objet d’aucun contrôle d’identité ou de Garde à vue lors des manifestations évoquées. La manifestation du Front Social lundi a fait l’objet de nombreuses provocations policières le long du parcours et le cortège a été coupé a plusieurs reprises, des militantEs matraquéEs, blesséEs, gazéEs, insultéEs, menacéEs, mis en joux par des flahball etc…
Au soir de l’élection, le quartier Ménilmontant (Paris 20ème) bouclé par des forces du désordre a été l’objet d’une répression délibérée, et sans fondement. Des bars qui retransmettaient la soirée électorale ont été nacés, 141 personnes ont été interpellées, 9 mises en garde à vue. Deux personnes ont été renversées par des cars de CRS sans que les conducteurs daignent s’arrêter. Jusqu’où le pouvoir compte t-il aller ? Jusqu’où ira la servitude des députéEs prétendument « de gauche » qui ont voté presque unanimement l’état d’urgence et les lois antiterroristes ?
Les anticapitalistes, les antifascistes, les syndicalistes « debouts » ne se laisseront pas intimider !
« La rue elle est à qui ? elle est à nous ! Vous ne nous empêcherez pas de manifester ! «
Alain Pojolat, le 9 Mai 2017